Désertification des centres-villes : des solutions pour juguler le phénomène

Les centres-villes des communes moyennes rencontrent la même problématique : enrayer la diminution de la population vivant dans le centre ainsi que l’augmentation de la vacance commerciale. En effet, les grandes zones commerciales à la périphérie des villes se sont développées au détriment des commerces de proximité des centres bourgs. Ces derniers perdent peu à peu leur pouvoir d’attraction. Par ailleurs, une étude menée par Kantar Public en juin 2017 montre en effet que les facteurs d’attractivité comme la propreté des rues, la présence d’espaces verts ou encore l’accès facile aux transports en commun, contribuent au plaisir de se rendre en centre-ville. Il reste donc des solutions accessibles pour redynamiser les centres-villes en perte de vitesse.

Le centre d'observation de la société soulignait en juin 2017 que « 95 % de la population vit dans un territoire sous influence urbaine* ». Ainsi, l’immense majorité de la population est amenée à se rendre en centre-ville pour des activités de loisirs, de shopping ou d’obligations administratives. Pourtant, les centres-villes et les centres commerciaux bataillent pour attirer le chaland dans leurs zones d’influence respectives. Ils ont donc fort à faire pour attirer cette population consommatrice et ainsi stopper la paupérisation de leurs zones de chalandise.

Effectivement, les consommateurs se sont tournés vers des centres commerciaux en périphérie des villes pour des questions pratiques : grande surface de stationnement, parking gratuit, diversification d’enseignes commerciales… On peut constater aujourd’hui que ces trois motivations principales sont devenues un passage obligé pour les clients. De plus, ces centres commerciaux se réinventent eux aussi en créant de véritables espaces de vie pour les consommateurs. En effet, ils proposent des services comme une garderie, un espace de jeux pour enfants, des espaces arborés et fleuris destinés au repos, des espaces de restauration, des commerces éphémères...

En conséquence, pour que les centres-villes ne perdent pas de nouveau du terrain face à ces centres commerciaux, ils doivent créer des espaces d’accueil complets et bien équipés. Les utilisateurs y retrouvent plus qu’un cadre d’achat : un véritable cadre de vie. Attirer de nouveaux habitants, rajeunir et redynamiser les quartiers ainsi que sauver le commerce de proximité, tels sont les défis des centres-villes de demain.

* Celle-ci se définit en considérant les personnes qui vivent à un endroit et travaillent dans une zone périurbaine.

Le 27 mars, Jacques MÉZARD, Ministre de la cohésion des territoires, a présenté la liste des 222 territoires retenus pour le programme "Action Coeur de Ville". Ce soutien financier majeur s’annonce comme une solution permettant d’endiguer la désertification des centres-villes, tant en termes de commerces que de logements. En effet, cinq milliards d’euros sur 5 ans vont être débloqués dont 1 milliard d’euros de la caisse des dépôts en fonds propres, 700 millions d’euros de prêts, 1.5 milliards d’euros d’action logement et 1.2 milliard d’euros de l’Anah.

Alors que les centres commerciaux développent des facteurs d’attractivité bien connus des centres-villes, il convient à ceux-ci d’utiliser ces services et bien plus pour améliorer leur fréquentation.

D’une part, les communes doivent être attentives à leur volet social, c’est-à-dire au logement. En effet, attirer l’emménagement dans le centre-ville des populations plus jeunes, utilisant les transports en commun, sera propice au développement des commerces de proximité. D’autre part, les communes doivent favoriser le déploiement d’activités peu développées par les zones commerciales. Scènes de concerts et de théâtres, écoles, braderies, musées, pôles administratifs… telle est la liste non exhaustive des pôles d’attractivité des centres-villes, sans négliger les services classiques (cinémas, restaurants, bars, parking gratuit…).

Ainsi, les villes et plus largement les communautés d’agglomérations sont contraintes de trouver un bon équilibre entre l’attractivité des grandes zones commerciales et celle des centres-villes. De plus, toujours selon l’étude Kantar, les Français aiment leur ville quand elle est propre et accessible en transport en commun pour plus de 50% d’entre eux. Les lieux publics nécessitent alors d’être agréables, sécurisés, accessibles aux PMR, fleuris et plus conviviaux. 

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